Un nourrisson paisible à la maison ? Non, il a des coliques !
Qu’est ce que c’est ?
Alors que bébé était souriant et semblait comblé par son repas, il se met soudainement à pleurer. Il rougit, se tortille et est très difficile à calmer.
Pendant la crise, l'abdomen de bébé est le plus souvent ballonné et des gaz ou des éructations viendront soulager de façon passagère la crise douloureuse. En dehors des crises de colique, le nourrisson est en bonne forme, ne perd pas de poids, continue à manger normalement (en dehors de ces crises), et se développe bien. Il est à noter qu'elles apparaissent aussi bien chez les bébés nourris au sein qu'aux biberons. Ces crises surviennent souvent le soir et sont d'ailleurs aussi appelées syndrome de pleurs inconsolables. Les coliques du nourrisson apparaissent généralement autour de la 2ème ou 3ème semaine. Elles disparaissent vers l'âge de trois mois, quelques fois un peu plus tard et s'achèvent définitivement à 6 mois.
Les coliques du nourrisson restent l'une des plus grandes énigmes de la pédiatrie. Plusieurs hypothèses ont été avancées, comme des facteurs liés à la maturation, des troubles de la motricité intestinale, des gaz ou encore des facteurs alimentaires comme l'intolérance au lactose ou aux protéines de lait de vache
Que puis-je faire seul ?
Il existe des laits qui aident à combattre ces problèmes digestifs très fréquents et ainsi vous tranquilliser, vous et votre bébé. Leur composition adaptée ainsi que leur texture épaissie encouragent votre bébé à boire plus calmement, améliorent la digestion et la composition de leurs selles.
Ces laits sont un peu plus épais, si bien que votre enfant boit de lui-même plus calmement et l'alimentation ne remonte plus aussi facilement. Votre bébé avalera aussi moins d'air, ce qui va réduire les crampes. Si une intolérance au lactose ou protéines de lait de vache est mise en cause, la meilleure des solutions consiste à allaiter votre enfant exclusivement et ce, pendant les six premiers mois de vie. Comme tout ce que vous mangez passe en partie dans le lait maternel, évitez au maximum les aliments contenants des protéines de lait de vache.
Si l'allaitement n'est pas possible, et après avis médical, vous pouvez opter pour un lait adapté aux bébés allergiques aux protéines de lait de vache. Les protéines du lait ont été scindées de manière extensive pour éviter les réactions allergiques et ainsi être mieux supportées par les enfants. Pour un résultat optimal, il faut attendre environ 3 semaines, ne changez donc pas trop vite de lait. Laissez le temps à votre petit bout de s'y habituer.
Conseils de votre pharmacien
Prendre soin d’un bébé qui a des coliques peut être très éprouvant. Devant les pleurs soutenus d’un nourrisson, il est possible de se sentir impuissant et incompétent. Il faut alors se rappeler que la colique est un phénomène répandu et temporaire. L' immaturité transitoire du système digestif, entrainant des perturbations de la microflore intestinale, est largement mise en avant.
Chez le bébé souffrant de coliques, on enregistre un taux plus bas de Lactobacilles (bactérie naturellement présente dans le tube digestif) par rapport à des bébés sains, au profit d’une quantité anormalement élevée de bactéries pathogènes (entrainant des perturbations de la tolérance orale et un inconfort digestif).
Il existe des compléments adaptés aux bébés contenant ce lactobacillus.
Comment prévenir ? Quels sont les facteurs déclencheurs ?
Que le bébé soit nourri au sein ou au biberon, quelques conseils peuvent aider à prévenir une éventuelle crise de colique : la tétée doit se faire lentement, dans une atmosphère calme et détendue, évitez de chronométrer et laissez faire votre enfant… Il saura vous donner des signaux.
Si vous allaitez, ne changez pas systématiquement de sein au cours d'une tétée, mais offrez le même aussi longtemps que bébé tête. Si le débit diminue, et que bébé s'en agace, tentez la technique de compression du sein. Cela permet de donner à bébé le gras nécessaire pour sa digestion, concentrée en fin de tétée.
Enfin, veillez à ce que bébé ait une bonne prise de sein. C'est la clé d'un allaitement facilité. Pour les bébés au biberon, il est primordial de respecter les quantités de poudre par rapport aux quantités d'eau, aussi utilisez une tétine à débit lent.
Il existe des biverons spécialement conçus contre les coliques. Vous ne risquez rien à essayer.
A éviter !
Donner trop à manger au bébé aggrave les coliques.
Nourrissez votre bébé plus souvent mais en quantité moindre. Vérifiez bien qu'il ait fait son rot après chaque tétée.
S'il est nourri au sein et si votre bébé semble réagir à un aliment que vous mangez, renoncez à cet aliment pendant un certain temps et surveillez la réaction de votre bébé. La plupart du temps, les symptômes disparaîtront généralement en 24 à 48 heures.
Les boissons gazeuses, l'alcool et le café sont complètement déconseillés.
Des produits complémentaires ?
Plusieurs plantes peuvent aider la digestion : le fenouil, le cumin. Il existe des gouttes contenant celles-ci spécifiquement pour les bébés à ''coliques''. Le fenouil peut également se donner en tisanes.
Si vous allaitez, vous pouvez aussi prendre le fenouil en tisanes. Vous faites d'une pierre deux coup car le fenouil stimule aussi la lactation.
Les tisanes à base de camomille peuvent être également conseillées pour apaiser le bébé. L'homéopathie peut avoir des effets bénéfiques sur les coliques du nourrisson : le Lycopodium 5 CH et Colocynthis 9 CH 2 en granules 2 fois par jour.
La Chamomilla Vulgaris 5 CH 2 en granules 2 fois par jour.
Vous pouvez également masser le ventre de bébé au moyen d'huiles essentielles de fenouil, de petites graines bigarade diluées dans une huile neutre.
Trucs & Astuces
Vous pouvez lui donner un bain chaud ou quelque chose à sucer (tétine), le système de succion a tendance à le calmer.
Placez une bouillotte sur le ventre de votre bébé (attention à ce que l'eau ne soit pas trop chaude).
Quand consulter son médecin ?
Consultez le médecin si les pleurs de votre bébé apparaissent dès ses premiers jours de vie, continuent d’augmenter au-delà de la 8e semaine de vie ou s’ils n’ont pas commencé à diminuer durant le 3e mois de vie, s'ils sont associés à des régurgitations ou à des vomissements et que vous croyez que votre enfant ne s’alimente plus ou que sa prise de poids a ralenti.
Consultez aussi le médecin si votre bébé
- ne semble pas se développer normalement (ex. : contact visuel pauvre, absence de sourire, mauvais tonus musculaire);
fait de la fièvre;
- a une diarrhée ou du sang dans ses selles;
- ne dort pas;
- ne veut pas boire ou ne se conduit pas comme d’habitude;
- a fait une chute ou s’est blessé récemment.